Vie des Saints de l'Eglise Orthodoxe vénérés en France
Saint Vaast, évêque d'Arras Lorsque Clovis rentra glorieux en Gaule après sa victoire sur les Alamans à Tolbiac (490), il passa par la ville de Toul, en Lorraine et, comme il désirait accomplir le vœu qu'il avait fait d'embrasser le christianisme, il demanda à rencontrer un homme capable de l'instruire. On lui recommanda alors le prêtre Vaast (Védaste ou Gaston) qui avait d'abord vécut en ermite et que tous regardaient comme un véritable ange terrestre. Clovis le prit avec lui et, tel l'Apôtre Philippe pour l'eunuque de la reine d'Ethiopie (cf Act 8), Vaast catéchisa le roi en chemin, confirmant son enseignement par la guérison d'un aveugle. Après le baptême de Clovis à Reims (25 décembre 496), le roi recommanda son catéchiste à saint Rémi (1er oct.) qui l'envoya alors dans les villages pour former les fidèles, assister les pauvres et les malades, et répandre sur tous la charité et la miséricorde de Dieu. Il réussit si bien que l'Apôtre des Francs le consacra bientôt évêque d'Arras, la capitale de l'Artois, qui avait été autrefois évangélisée, mais qui avait été presque entièrement détruite à la suite des invasions barbares, de sorte que le paganisme y avait remplacé le culte du vrai Dieu.
Dès son arrivée, saint Vaast guérit un aveugle et un boiteux qui lui demandait l'aumône. Comme il pleurait en voyant les ruines de l'église où se rassemblaient autrefois les chrétiens, un ours en sortit soudain menaçant. Le saint imperturbable le chassa d'un mot et continua sa prière. Avec courage et persévérance, il se mit aussitôt au travail, entreprit la construction d'une église dédiée à la Mère de Dieu et commença sa prédication qu'il confirmait par la guérison des malades, l'expulsion des démons et par d'autres miracles.
Le saint évêque fut invité un jour par le seigneur de la région à l'un de ces banquets qui se terminent en orgies honteuses et auquel devait assister le roi Clotaire. En entrant dans la salle, Vaast fit le signe de la Croix, selon son habitude, et aussitôt les vases pleins de boisson enivrantes se brisèrent. Les convives effrayés accueillir alors avec respect les remontrances du saint et, dans toute la Gaule, beaucoup de conversions suivirent ce miracle.
A partir de 510, saint Rémi confia à Vaast le gouvernement du diocèse de Cambrai conjointement à celui d'Arras. Il continua alors avec une ardeur accrue ses courses apostoliques, fondant églises et établissements de bienfaisance, ordonnant les prêtres et catéchisant les fidèles.
Au bout de quarante années de labeurs ininterrompus, le saint, âgé de quatre-vingt-quatorze ans, retourna malade dans la cité d'Arras. Pendant une froide nuit d'hiver, on vit une nuée lumineuse sortir de l'humble maison de l'évêque et s'élever jusqu'au ciel. Quand on lui rapporta ce prodige, il rassembla ses enfants spirituels, les prêtres, compagnons de ses missions, pour leur dire adieu ; puis, se retirant dans la prière silencieuse, il remit son âme à Dieu, accompagné par les hymnes des anges. C'était le 6 février 540.
Source : Le Synaxaire. Vie des Saints de l'Eglise Orthodoxe par le hiéromoine Macaire. Monastère de Simonos Pétra au Mont Athos.